La France. La reconnaissance du Haut-Karabakh.
1 France Le Sénat de la France a adopté une résolution avec un appel au gouvernement à reconnaître la république non-reconnue du Haut-Karabakh. 305 de 306 sénateurs qui ont participé au vote ont soutenu la résolution. Le document dit que le Sénat « appelle le gouvernement de France à reconnaître la république du Haut-Karabakh et à utiliser cette reconnaissance comme instrument de négociations afin d’installer la paix durable ». Le Sénat appelle à « retirer immédiatement les forces armées azerbaïdjanaises et leurs partisans de territoires, pris lors des opérations militaires qui ont été déroulées dans la région du 27 septembre ». Les autorités de France ont reçu une recommandation d’ « insister au sein du groupe de Minsk sur ce que la protection de la population soit assurée par le déploiement des forces internationales sous son égide en conformité avec le plan de paix de 2007 ». Cependant le secrétaire d’Etat auprès de la Diplomatie française Jean-Baptiste Lemoyne a déclaré que « la reconnaissance unilatérale du Karabakh ne favoriserait à personne » et ne contribuerait aux efforts de médiation. Il a souligné que la France participait au groupe de Minsk de l’OSCE et prônait pour l’implémentation de l’accord sur le cessez-le-feu convenu le 9 novembre. 2 Arménie Selon un message publié sur Telegram par la Diplomatie arménienne, « la résolution adoptée par le Sénat français est un pas important vers la reconnaissance du droit du peuple » de la république non-reconnue du Haut-Karabakh à l’autodétermination ». Le ministère estime qu’il est « surtout important que des violations des normes du droit international et des droits de l’homme par les forces armées d’Azerbaïdjan, aussi bien que la politique expansionniste de la Turquie soient fixées dans la décision ». « Le point de vue objectif des législateurs français et leur condamnation de l’agression criminelle contre le peuple de l’Artsakh et le règlement pacifique du conflit au Karabakh ouvrent la voie à la paix durable dans la région », - dit le message. Le premier-ministre arménien Nikol Pachinian a qualifié la résolution du Sénat d’une « décision historique ». C’est ce qu’il a écrit sur sa page Facebook. 3 Azerbaïdjan En commentant la résolution adoptée par le Sénat de la France visant la reconnaissance de l’indépendance du Haut-Karabakh, le service de presse de la Diplomatie azerbaïdjanaise communique que cette décision ne peut être considérée que comme une provocation. Le ministère souligne que la résolution n’a pas de force juridique. « Mais vu l’importance politique de ce document, son adoption en France, qui a un mandat de médiatrice, provoque des doutes concernant la neutralité de ce pays », - dit le message. La Diplomatie azerbaïdjanaise conseille au Sénat de la France « de s’occuper de l’activité qui favoriserait à la paix, à la stabilité et au progrès dans la région, au lieu de prendre des décisions partiales ». 4 Azerbaïdjan Le parlement de l’Azerbaïdjan a proposé au gouvernement du pays de saisir la direction de l’OSCE pour révoquer la France de la coprésidence du groupe de Minsk de l’OSCE, dit une déclaration du parlement adoptée en réaction à la résolution du Sénat français. L’Assemblée nationale appelle le gouvernement de l’Azerbaïdjan de saisir la direction de l’OSCE pour révoquer la France, qui, ces derniers jours, par sa position et ses déclarations, a mis en question sa neutralité, comme coprésidente du groupe de Minsk », - dit le document. Il contient également des propositions de « revoir les relations actuelles entre l’Azerbaïdjan et la France » et d’« analyser profondément les liens économiques entre les deux pays et de prendre des mesures adéquates ». Lors d’une réunion du parlement, certains députés ont proposé de révoquer l’ambassadeur de l’Azerbaïdjan à Paris pour des consultations et de rompre tous les liens avec la chambre haute du parlement français. 5 Turquie La Diplomatie turque a condamné la résolution du Sénat français qui appelait le gouvernement de France à reconnaître l’indépendance du Haut-Karabakh. « Cette décision du Sénat de la France démontre bien pourquoi le travail du groupe de Minsk de l’OSCE, réalisé par les coprésidents qui doivent rester neutres, n’a pas jusque là résolu le sujet... L’appel du Sénat français à l’Azerbaïdjan à quitter ses territoires qu’il avait sauvés de l’occupation, fait preuve de sa connaissance ridicule, partiale et infondée, on ne peut pas la prendre au sérieux », - dit le message du ministère. La Diplomatie turque a espéré que la France « adopte une position constructive pour stabiliser la région en faisant des conclusions correctes ». 6 Russie Lors d’une conférence de presse au terme de la réunion des collèges des ministères des Affaires étrangères de la Russie et de la Biélorussie, le chef de la Diplomatie russe Sergueï Lavrov a déclaré que la Russie ne s’opposerait pas à la participation de la Chine aux négociations multilatérales sur les armements, si Pékin décidait de rejoindre les pourparlers. Le ministre a souligné que si le format multilatéral sur le désarmement était créé, la Russie insisterait sur ce que la France et la Grande-Bretagne le rejoignent. « C’est parce qu’elles sont alliés des Etats-Unis que nous voudrions les voir à la table des négociations, si elles prennent le caractère multilatéral », - a dit Lavrov.
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